Dans les années 1900, à l’occasion d’un mariage, un des membres de la famille d’Heilly, a fait construire le bâtiment sis rue Octave Leduc. Il servait alors de conciergerie au bâtiment principal situé à l’arrière. L’architecte, Mr G.Verlant, est le créateur de ce dernier. Il avait travaillé sur une partie de la réfection de la cathédrale « Notre-Dame de Paris » (chantier avec Violet-le-duc). Ce qui explique la stryge et le modillion représentés sur la façade.
A la mort de Raymond d’Heilly en 1978, les différents bâtiments sont laissés à l’abandon durant de longues années, suite à une querelle familiale. C’est à cette époque qu’est née la rumeur, bien connue dans la région, de la « maison du diable ».
Plusieurs hypothèses pourraient expliquer ce phénomène. Tout d’abord, la maison étant vide et remplie d’objets de valeurs, elle subit plusieurs cambriolages participant à son délabrement prématuré (fenêtres fracturées, etc) et son aspect lugubre. En effet, des panneaux ont été maladroitement mis aux fenêtres, des tessons de bouteilles au-dessus du mur dans un souci de protection et de tranquillité des occupants des bâtiments attenants.
Par ailleurs, un des bâtiments attenants servait de kots à des étudiants. Certains d’entre eux ont rédigés des nouvelles qui s’inspiraient de la stryge, de leur chambre rouge etc. ces fameuses nouvelles pourraient être le point de départ de rumeurs diaboliques.
Avant cette date, la rumeur n’existait pas. C’est en tout cas, ce que d’anciens voisins et locataires de l’époque affirment.
En 1986, toujours dans cet esprit, la maison fut incendiée par des squatteurs. Et malheureusement, elle resta dans cet état suite à un conflit de successions entre les différents héritiers. Conflit qui , à ce jour, n’est toujours pas résolu. Il n’en fallu pas plus pour enflammer les esprits des imaginations débordantes de la ville. La rumeur, une fois lancée, pris une ampleur impressionnante : blogs sur internet, tentatives d’effraction à de nombreuses reprises, dégradation, harcèlement, émission télévisée locales, etc.
En 2010, Charles-Antoine d’Heilly tente de reprendre les choses en main. Il apprécie l’art, et souhaite le rendre accessible au plus grand nombre. Une idée lui vient : pourquoi ne pas se servir de l’endroit pour en faire un mur d’expression. Il a une réelle envie d’exporter l’art dans le quotidien des passants, de le rendre disponible au plus grand nombre à l’inverse des musées, visible dans la vie quotidienne. Il souhaite aussi permettre à des artistes de s’exprimer dans un cadre atypique et de permettre le dialogue artistes-passants.
C’est dans cet optique qu’en 2012, il réalise un partenariat avec des étudiantes de St-Luc. Le 1er mur d’expression vit le jour. Cette expérience fut un succès et le conforta dans son intention de réitérer l’expérience.